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Noord-Holland
26 février 2016

Anne au Theater Amsterdam

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Samedi dernier, j’ai eu la chance d’assister, pour la troisième fois, à une représentation du spectacle « Anne » (une adaptation du journal d’Anne Frank) qui se joue depuis mai 2014 au Theater Amsterdam. Ce bâtiment, de conception très moderne, permet d’accueillir des décors très impressionnants.

Le premier choc, à l’ouverture du « rideau-écran », est justement ce décor grandeur nature. Les fameuses habitations typiques d’Amsterdam sont reproduites à l’identique. Les façades disparaissent et nous voyons les comédiens évoluer dans un espace scénique de trois étages. On a l’impression d’une gigantesque maison de poupées, auxquelles on aurait insufflé la vie. Durant 3 heures de spectacle, on regarde les personnages se débattre dans ce qui fut leur prison durant l’occupation.

En effet, le Journal d’Anne Frank, best-seller traduit dans 70 langues, est le journal intime de cette jeune fille juive de 13 ans, cachée dans l’annexe d’une entreprise de Prinsengracht, en plein cœur d’Amsterdam, et dont le témoignage nous est parvenu après sa mort en déportation. Prisonnière de ces murs, en compagnie de sa sœur et de ses parents, mais aussi du couple Van Pels et de leur fils, ainsi que du docteur Dussel avec qui elle partagera une chambre exigüe, elle nous fait part de son quotidien. La mise en scène met bien en avant les difficultés de cohabitation entre ces personnes, qui devaient se faire discrètes pour ne pas être repérées par les Allemands.

On rit à plusieurs occasions, durant ce spectacle, qui n’utilise aucunement le pathos auquel on aurait pu s’attendre. La fin est malheureusement bien connue ; alors, l’accent est mis sur la façon dont on vit, au jour le jour, le tragique de la situation, et de quelle manière on tente de continuer à vivre malgré tout, en s’agrippant aux petits plaisirs. La mise en scène fait également le choix audacieux de ne pas faire l’impasse sur la puberté d’Anne Frank et sur les questions qu’elle se posait quant aux transformations de son corps. Ce sujet délicat fut survolé, voire même souvent oublié, lors des premières publications ou adaptations du journal intime.

La Petite Anne et ses compagnons d’infortune sont morts sans se douter que, quelques années plus tard, de prodigieux comédiens allaient les faire revivre chaque soir dans ce théâtre, face au port d’Amsterdam. La distribution est évidemment à la hauteur de l’ambition du projet. J’ai particulièrement été touché par le jeu exceptionnel de Debbie Korper, la comédienne qui incarne Madame Van Pels, notamment dans la scène où elle découvre que son manteau de fourrure a été vendu au marché noir et où elle se déchaîne avec une animalité à en donner des frissons.

Je ne peux que vous conseiller d’aller voir ce spectacle hors-norme avant qu’il ne soit trop tard. Il se joue encore en ce mois de janvier et quelques dates jusqu'en avril. Ce spectacle est bien évidemment en Néerlandais, mais sur simple demande, une tablette sera installée devant votre siège et vous pourrez lire les sous-titrages dans votre langue maternelle.

A la sortie du spectacle, vous ne pourrez pas vous empêcher de penser à toutes les victimes du nazisme. Peut-être irez-vous voir le lieu dans lequel les Frank se cachaient- lieu qu’il est possible de visiter. Il est difficile d’imaginer aujourd’hui que les quais des canaux aux eaux calmes d’Amsterdam aient pu être le théâtre d’une telle barbarie…

 

Anne, de Leon de Winter et Jessica Durlacher   au Theater Amsterdam

Renseignements et réservations : http://www.theateramsterdam.nl/nl

Bande-annonce du spectacle: Ici

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