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Noord-Holland

1 avril 2016

Catwalk par Erwin Olaf

Depuis plusieurs années, Je m’intéresse au travail du photographe néerlandais Erwin Olaf. J’aime beaucoup l’éclairage de ses clichés qui me rappelle les tableaux des grands maîtres Hollandais et la lumière si particulière des Pays-Bas. Un photographe dont la réputation n’est plus à faire. Exposé à travers le monde, il reste néanmoins très humble. L’année dernière, j’ai vu sur les réseaux sociaux que le vernissage de sa série Waiting était organisé dans une galerie d’Amsterdam. Je m’y rendais en me disant que je n’oserais certainement pas entrer, et à ma grande surprise, il se tenait dans le hall, et invitait les gens à bien vouloir entrer. Je n’ai quand même pas osé proposer à l’un des plus grands photographes de notre époque de poser avec moi pour un selfie avec mon téléphone.

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Quand j’ai vu que le Rijksmuseum proposait l’exposition Catwalk par Erwin Olaf, je m’y suis rendu en m’attendant à découvrir de nouvelles photographies. Il s’agissait en fait d’une exposition « mise en scène » par Erwin Olaf ! Une exposition de vêtements anciens que le Rijksmuseum garde précieusement depuis des années. Certaines robes prestigieuses datent du 17ème  siècle. En traversant les salles, on traverse les âges. On a l’occasion de voir, entre autre,  un caleçon d’Henri-Casimir 1e,r,  comte de Nassau ( qui ne ressemble en rien à nos boxers d’aujourd’hui et heureusement dirai-je), la robe de mariée connue comme étant la plus large des Pays-Bas datant du 18ème  siècle (Photo ci-dessous), et également la célèbre robe Mondrian d’Yves Saint-Laurent. Les tissus sont si fragiles que pour la photo Wedding Dress- l’affiche en quelque sorte de cette belle exposition- il a fallu recourir au montage, par crainte de détruire la robe qui date de 1759.

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 J’ai trouvé la mise en scène d’Erwin Olaf très réussie. Les jeux de miroirs et les placements particuliers mettent les costumes en valeur. Dans l’une des salles, un podium a été installé comme dans les défilés des fashion weeks, les robes se présentent à vous avec Vogue de Madonna ou Das Model de Kraftwerk pour ambiance sonore.

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Un exercice certainement motivant pour Erwin Olaf, qu’il considère comme une nouvelle étape dans sa carrière : 'La mission passionnante et prestigieuse qui m'a été confiée par le musée le plus exceptionnel des Pays-Bas – aménager et donner forme à l'exposition Catwalk – est arrivée à point nommé. Depuis quelques années déjà, je cherchais en effet une autre manière de présenter mon travail de photographe et de le combiner à des installations, des effets sonores et des films (de courte durée). Le visiteur est ainsi emporté dans un monde où il est incité et invité à donner libre cours à sa fantaisie, de manière à créer en fin de compte un dialogue inspirant entre lui-même et l'œuvre présentée."

Ce qui nous promet de prochaines expositions étonnantes.

Catwalk est visible au Rijksmuseum jusqu’au 15 mai 2016.

Trailer Catwalk. Mode in het Rijksmuseum

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26 février 2016

De Poezenboot: La Péniche aux Chats

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Il existe en plein cœur d’Amsterdam une péniche très originale dont la visite vous surprendra. La Poezenboot, autrement dit la péniche aux chats est un refuge pour ces petites bêtes à poil qui n’ont pas encore trouvé de foyer. Elles y sont chez elles, elles vous accueillent avec grand plaisir, mais elles sont les maîtresses du lieu.

Tout a débuté en 1966, quand Henriette Van Weelde, habitante d’Amsterdam, commença à recueillir quelques chats abandonnés dans son quartier. Très vite connue comme « la dame aux chats » de la ville, sa maison devint une adresse très prisée pour y déposer des chats abandonnés. N’écoutant que son grand cœur, madame Van Weelde n’en refusait aucun, et sa maison devint rapidement trop petite pour contenir toute cette population féline. L’idée vint alors d’acheter une péniche pour les héberger. Aidée par des bénévoles de plus en plus nombreux, elle acquiert la première péniche dès 1968.

Aujourd’hui, c’est sur Singelgracht que vous retrouverez  « la péniche aux chats » qui ouvre ses portes au public. Vous pouvez simplement rendre une petite visite à ses habitants, vous pouvez également en adopter ou participer aux frais en achetant une carte postale, un stylo, un badge, ou encore en faisant un don.

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A l’intérieur les chats vivent leur vie tranquillement, s’amusent, mangent, dorment… Le quotidien des chats ! Rassurez-vous, on vous signale à l’entrée les matous au caractère un peu particulier. Les griffeurs compulsifs éventuels sont placés dans des cages pendant les heures de visite, et les autres qui s’approchent de vous ne sont jamais contre quelques petites caresses. Evidemment pour s’y aventurer il faut aimer les chats et ne pas craindre l’odeur de la litière…

Un endroit très sympathique à visiter à Amsterdam. Je vous conseille de vous renseigner sur le site, la Poezenboot n’est pas souvent ouverte au public. Ils ont droit à leur intimité tout de même !

Site internet: http://depoezenboot.nl/

Adresse: Singel 38 G • 1015 AB Amsterdam

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26 février 2016

Anne au Theater Amsterdam

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Samedi dernier, j’ai eu la chance d’assister, pour la troisième fois, à une représentation du spectacle « Anne » (une adaptation du journal d’Anne Frank) qui se joue depuis mai 2014 au Theater Amsterdam. Ce bâtiment, de conception très moderne, permet d’accueillir des décors très impressionnants.

Le premier choc, à l’ouverture du « rideau-écran », est justement ce décor grandeur nature. Les fameuses habitations typiques d’Amsterdam sont reproduites à l’identique. Les façades disparaissent et nous voyons les comédiens évoluer dans un espace scénique de trois étages. On a l’impression d’une gigantesque maison de poupées, auxquelles on aurait insufflé la vie. Durant 3 heures de spectacle, on regarde les personnages se débattre dans ce qui fut leur prison durant l’occupation.

En effet, le Journal d’Anne Frank, best-seller traduit dans 70 langues, est le journal intime de cette jeune fille juive de 13 ans, cachée dans l’annexe d’une entreprise de Prinsengracht, en plein cœur d’Amsterdam, et dont le témoignage nous est parvenu après sa mort en déportation. Prisonnière de ces murs, en compagnie de sa sœur et de ses parents, mais aussi du couple Van Pels et de leur fils, ainsi que du docteur Dussel avec qui elle partagera une chambre exigüe, elle nous fait part de son quotidien. La mise en scène met bien en avant les difficultés de cohabitation entre ces personnes, qui devaient se faire discrètes pour ne pas être repérées par les Allemands.

On rit à plusieurs occasions, durant ce spectacle, qui n’utilise aucunement le pathos auquel on aurait pu s’attendre. La fin est malheureusement bien connue ; alors, l’accent est mis sur la façon dont on vit, au jour le jour, le tragique de la situation, et de quelle manière on tente de continuer à vivre malgré tout, en s’agrippant aux petits plaisirs. La mise en scène fait également le choix audacieux de ne pas faire l’impasse sur la puberté d’Anne Frank et sur les questions qu’elle se posait quant aux transformations de son corps. Ce sujet délicat fut survolé, voire même souvent oublié, lors des premières publications ou adaptations du journal intime.

La Petite Anne et ses compagnons d’infortune sont morts sans se douter que, quelques années plus tard, de prodigieux comédiens allaient les faire revivre chaque soir dans ce théâtre, face au port d’Amsterdam. La distribution est évidemment à la hauteur de l’ambition du projet. J’ai particulièrement été touché par le jeu exceptionnel de Debbie Korper, la comédienne qui incarne Madame Van Pels, notamment dans la scène où elle découvre que son manteau de fourrure a été vendu au marché noir et où elle se déchaîne avec une animalité à en donner des frissons.

Je ne peux que vous conseiller d’aller voir ce spectacle hors-norme avant qu’il ne soit trop tard. Il se joue encore en ce mois de janvier et quelques dates jusqu'en avril. Ce spectacle est bien évidemment en Néerlandais, mais sur simple demande, une tablette sera installée devant votre siège et vous pourrez lire les sous-titrages dans votre langue maternelle.

A la sortie du spectacle, vous ne pourrez pas vous empêcher de penser à toutes les victimes du nazisme. Peut-être irez-vous voir le lieu dans lequel les Frank se cachaient- lieu qu’il est possible de visiter. Il est difficile d’imaginer aujourd’hui que les quais des canaux aux eaux calmes d’Amsterdam aient pu être le théâtre d’une telle barbarie…

 

Anne, de Leon de Winter et Jessica Durlacher   au Theater Amsterdam

Renseignements et réservations : http://www.theateramsterdam.nl/nl

Bande-annonce du spectacle: Ici

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